C’est à ce moment que s’opère une analyse du présent pour imaginer le futur ; des objets sont alors détournés de leur utilité première, rendus fragiles, cassants, inquiétants. Ils sont réinterprétés. Ici, le diabolo casse. Ce jeu d’enfant démesuré devient jeu d’adulte : dramatique et dangereux. Doucement, presque en glissant, Gwendal Coulon lance l’avertissement de ne pas reproduire les erreurs commises dans le passé. Une cotte de maille, symbole de guerre, gît non loin. Elle devient douce et blanche, modelée par les mains de Ludivine Ledoux. Cette armure ne protège plus car la guerre elle-même n’a plus envie d’être menée, la guerre des hommes, qui dit que les femmes ne peignent pas très bien. Enfin, la céramique, métaphore de la Terre, s’effrite pour laisser la place à un nouveau monde. Un monde pur et sensible. Un monde dans lequel le « faire du bruit » laisse place à l’écoute, comme dans la trompette de Stefania Crisan. Néanmoins, on s’amuse malgré tout. On performe, on chante, autour de ces objets, dans le bruit suggéré de la cassure du monde. Ils ne se prennent pas aux sérieux ces objets, tout comme cette sphère qui ne l’est pas.

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